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On ne sait en quelle année il quitta le siège abbatial d’Hautecombe. Mais, trois ans plus tard, un nouvel abbé, nommé Burchard, assiste à l’inhumation de Guillaume de Savoie[1].

Ce personnage était un des nombreux fils de Thomas Ier, destinés à la carrière ecclésiastique. La politique de l’époque tendait à éviter le morcellement des héritages ; on envoyait à l’Église beaucoup de fils de famille, nullement pénétrés de l’esprit de dévouement et d’abnégation, et qui n’avaient point renoncé aux gloires mondaines. Aussi peut-on avancer que, sur les six enfants du comte Thomas qui furent revêtus de fonctions ecclésiastiques, deux seulement y étaient réellement appelés : Amédée, évêque de Maurienne, et Boniface, archevêque de Cantorbéry, élevé aujourd’hui à l’honneur des autels. Parmi les autres, Guillaume fut d’abord doyen de l’église de Saint-Maurice de Vienne en Dauphiné, puis évêque élu de Valence ; c’est-à-dire qu’il eut la commende ou, comme on disait alors, la procuration de l’évêché de Valence[2], car il n’était pas lié par les ordres sacrés. Plus guerrier que prélat, il défendit son vassal, Aymon de Poitiers, comte de Valentinois, contre Aymon de Poitiers-le-Vieux, et le rétablit dans ses biens (1227). Ayant accompagné en Angleterre Léonore de Provence, sa nièce, qui allait épouser Henri III, il y fut tellement comblé d’honneurs par le

  1. Cependant, d’après une charte publiée dans les Mém. de l’Institut genevois, t. XII (1867-1868), R., abbé d’Hautecombe, servit d’intermédiaire, en juin 1213, entre les religieuses de Bonlieu et celles de Sainte-Catherine du Mont, pour le payement d’une somme fixée dans une sentence arbitrale rendue l’année précédente, à Ambérieux, par les abbés des monastères du Miroir et de la Chassagne.
    Probablement, l’initiale B aura été prise pour R.
  2. Cibrario, Storia della Monarchia di Savoia, II. cap. 1.