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Amédée Ier, du vivant de son père Humbert-aux-Blanches-Mains, sur une des rives du lac qui baignait les murs d’Hautecombe, ce monastère clunisien avait été avantagé par presque tous les comtes de Savoie. Amédée III lui avait accordé le privilège de rendre la justice, que confirmèrent plus tard Humbert III, Thomas Ier[1], et enfin Amédée IV. Ce fut au château de Montmélian, qui paraît avoir été sa résidence favorite, que ce dernier signa les patentes du 1er décembre 1247, par lesquelles il confirme à son tour au prieur du Bourget le droit de rendre la justice haute, moyenne et basse, moins le dernier supplice, ainsi que son bisaïeul l’avait concédé. Deux ans après, il donne à ce monastère la leyde du sel de Chambéry, soit l’impôt qu’il prélevait chaque année dans cette ville sur la vente du sel, en se réservant seulement la quantité de cette marchandise nécessaire pour sa maison, pendant son séjour à Chambéry. Cette restriction fut levée par lettres du 22 mai 1253, qu’il signa dans la même résidence des bords de l’Isère, peu de temps avant sa mort, en présence d’un grand concours d’illustres personnages, entre autres : de son frère Amédée, évêque de Maurienne ; de l’abbé d’Hautecombe, désigné seulement par la lettre R. ; de Jacques, abbé de Tamié ; des frères Humbert et Gauthier de Seyssel ; de Rodolphe, comte de Genevois, etc.[2].

Amédée IV avait un motif de plus que ses prédécesseurs pour être généreux envers ce prieuré. Sous son règne et même à sa demande, les religieux du Bourget avaient autorisé[3] son frère Thomas II, moyennant certaines redevances,

  1. Burnier, Le Château et le Prieuré du Bourget. (Mém. Soc. sav. d’hist., t. X, p. 104.)
  2. Guichenon, Preuves, 68.
  3. Le 10 août 1248.