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à construire un château et un vivier, et à occuper une seytorée et demie des terres du monastère. Bientôt, une habitation entourée de fossés s’éleva sur les bords du lac et de la Leysse, et, le 4 septembre 1249, elle aurait abrité la naissance d’Amédée le Grand[1].

Un mois après sa dernière libéralité à ce prieuré, Amédée IV rendait le dernier soupir.

Il avait fait plusieurs testaments[2]. Dans celui daté de la Rochette, le 19 septembre 1252, il institue pour son héritier universel son fils Boniface ; il prescrit divers arrangements de famille et ordonne à sa fille Béatrix de se faire religieuse au monastère du Betton, afin qu’un de ses enfants veille auprès de ses cendres, car il veut être inhumé dans ce monastère, auquel il lègue toute sa vaisselle d’or et d’argent, tous ses anneaux, sauf celui qui est désigné par la qualification de gros anneau et qu’il destine à son fils ; tous les meubles et immeubles dont il n’a pas disposé en faveur d’autres personnes et tous ses moulins de Chambéry. Enfin, il laisse aux chartreuses du val Saint-Hugon, d’Arvières, du Mont-Bénit, aux monastères de Tamié, d’Hautecombe, de Saint-Sulpice, de Montjoux et de Saint-Maurice en Chablais (Valais) mille sols pour chaque maison[3].

L’année suivante, par un acte, affectant la forme d’un testament, passé au château de Montmélian, le 10 des

  1. Burnier, op. cit.
    La naissance d’Amédée V à cette date est difficile à admettre : le château ne put vraisemblablement être habité un an après l’acquisition du terrain sur lequel il devait s’élever.
  2. Le premier est daté de l’hôtel-Dieu d’Aiguebelle, le 11 août 1238. Le deuxième, de la chambre de la comtesse, à la Rochette, le 19 septembre 1252. Le troisième, de Montmélian, le 21 mai 1253.
  3. Guichenon, Preuves, 69.