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Morte dans cette localité, vers la fin de 1266, elle fut ensevelie dans un splendide mausolée de marbre. Au-dessus, se voyait sa statue « avec ses habits royaux » et tout autour, dans autant de niches, 32 statuettes de marbre blanc, représentant ses principaux parents, avec les écussons de leurs armes surmontant chaque niche. Cette œuvre d’art, qui n’avait point d’égale dans toutes les possessions de la Maison de Savoie, et dont Guichenon nous a transmis le dessin, fut détruite en 1600, pendant la guerre contre la France. Les restes mortels de Béatrix furent transportés dans l’église paroissiale des Échelles et enfermés dans un modeste tombeau. Mais lorsque, en 1793, le génie du mal s’efforça de détruire tout ce qui rappelait les anciennes souverainetés, ces restes furent profanés : la tête seule fut sauvée par le chanoine Desgeorges, et, en 1826, elle fut transférée à Hautecombe, où un monument a été élevé en l’honneur de cette princesse à l’époque de la restauration de l’abbaye.

Deux ans après la mort de Béatrix, survenait celle de Pierre II, comte de Savoie, septième fils de Thomas Ier. Né au château de Suze, en 1203, il fut destiné d’abord à l’état ecclésiastique ; mais, cédant à son inclination pour la carrière des armes, il demanda son apanage à son frère Amédée IV, et en obtint deux châteaux en Bugey et une partie du Chablais. Quelques années après, il se rendit en Angleterre, à la Cour de son neveu, Henri III. Il y fut comblé d’honneurs et reçu comme un souverain. Il devint le conseiller intime du roi, prit part aux travaux du parle-


    publié cette charte à la page 65 de ses Preuves de l'Histoire de la Maison de Savoie, en lui donnant erronément la date du 13 novembre 1266. Aussi, il en résulte une confusion dans son récit, au tome I, p. 263 de son ouvrage. — Sic, Wustenberger, op. cit, p. 289.