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son diocèse et à l’accomplissement des hautes fonctions de primat d’Angleterre. La malheureuse captivité de son frère, Thomas II, l’appela en Piémont, en 1256, pour faire la guerre aux ennemis de sa famille. De retour en Angleterre, il fut nommé régent du royaume en 1259, pendant l’absence d’Henri III, qui avait passé la mer pour signer la paix avec saint Louis. Quelques années plus tard, il accompagne le roi et la reine dans leur voyage en France.

Véritable fils de la patrie savoisienne, il lui conserva son affection au milieu des honneurs que lui décernait une nation étrangère. Bien que septuagénaire, il voulut la revoir et s’aboucher avec son frère, le comte Philippe, qui venait de monter sur le trône. Ce fut son dernier voyage. Souffrant depuis longtemps de la gravelle, il mourut au château de Sainte-Hélène, près de Montmélian, le 14 juillet 1270[1].

La pureté de ses mœurs, son zèle pour la discipline ecclésiastique, son inépuisable charité pour les pauvres et envers les établissements religieux, lui attribuèrent l’auréole de la sainteté. Il était en même temps d’une beauté physique remarquable, qui le fit surnommer l'Absalon de la Savoie. Son corps fut transporté à Hautecombe et déposé à côté et à droite du grand-autel. Avant la dévastation du monastère, on voyait un magnifique mausolée en bronze, élevé à sa mémoire et attribué à Henri de Cologne. Il a été remplacé par un autre en pierre de Seyssel, construit à la même place, d’après le même dessin et portant la même épitaphe.

Les fidèles accoururent à son tombeau et l’invoquèrent

  1. Vita de beati Umberto e Bonifacio di Savoia. — Thomas Wicches. Chromic. ad an, 1270 ; — Cibrario, Altacomba.