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comme un saint, surtout pour obtenir la guérison de la maladie qui l’avait conduit au trépas. Son culte immémorial a été solennellement approuvé par décret du pape Grégoire XVI, du 7 septembre 1838.

Par son testament daté de Cantorbéry, il déclare que s’il meurt en Angleterre ou sur la mer d’Angleterre, il veut être enseveli dans son église de Cantorbéry ; que s’il meurt entre la mer et l’abbaye de Pontigny, il le sera à Pontigny ; que s’il meurt entre Pontigny et le Mont-Cenis, il le sera à Hautecombe ; et enfin que s’il succombe au-delà du Mont-Cenis, son inhumation aura lieu à Saint-Michel de la Cluse[1]. Il fit un grand nombre de legs aux églises, aux hôpitaux de son diocèse et à l’ordre de Cîteaux, qu’il parait affectionner grandement, à en juger par le choix de sa sépulture et par ses libéralités testamentaires. Ainsi, il légua dix marcs à chacun des abbés qui seront présents au chapitre général, pour célébrer annuellement un service pour le repos de son âme ; il donne, pour la même fin, 30 marcs au monastère de Cîteaux, 100 marcs à la maison de Pontigny. Il fait des dispositions semblables à la Grande-Chartreuse et à chaque prieur de l’ordre des chartreux, aux monastères du Betton, de Tamié, et à la plupart des établissements religieux. Aux églises d’Hautecombe et de Saint-Sulpice, il lègue cent livres fortes

  1. Cette vénérable abbaye, qui apparaît au sommet d’une saillie du mont Pirchiriano, à la gauche du voyageur qui, du Mont-Cenis, se dirige sur Turin, a reçu les dépouilles mortelles d’un grand nombre de membres de la famille de Savoie, surtout depuis 1836, où Charles-Albert, après l’avoir fait restaurer, y fit transporter les corps des princes qui se trouvaient dans les souterrains de la cathédrale de Turin.
    Voir l’intéressante histoire de ce monastère, publiée par M. le baron Claretta. avec documents originaux inédits : Turin, 1870.