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nées après, Innocent IV vint tenir le premier concile œcuménique de Lyon (1245), il lui confirma ces prérogatives. Puis, voulant donner de nouvelles preuves de son attachement envers lui et son auguste famille, il le fit siéger à ses côtés, le regarda comme un de ses principaux conseillers et remmena ensuite à Rome, où il lui doime le titre de gouverneur du patrimoine de Saint-Pierre et de grand gonfalonier de l’Église romaine. Ainsi, le comte de Savoie était le vicaire de l’empereur, et son frère, le vicaire temporel du pape. On ne doit pas s’étonner, dès lors, de la prospérité croissante de cette famille.

Philippe vécut à l’ombre de l’autel jusqu’à l’âge de 60 ans. Se vovant alors sur les marches du trône, — le comte de Savoie, son frère, n’ayant point d’héritier direct, — il quitta ses riches bénéfices ecclésiastiques et épousa Alix de Bourgogne. L’année suivante (1268), la mort de Pierre II lui transmit le comté de Savoie.

Déjà guerrier sous l’habit ecclésiastique, il le fut plus encore sous l’armure de chevalier. Il augmenta ses États dans le pays de Vaud, compléta l’œuvre de son prédécesseur et, comme lui, fut choisi par les Bernois pour leur protecteur et défenseur. Après différentes guerres avec le dauphin de Viennois et avec Rodolphe de Hapsbourg, roi des Romains, il mourut au château de Roussillon, en Bugey, dans la nuit du 15 au 16 août 1283. Son corps fut transporté à Hautecombe[1].

C’est ici le cas de mentionner deux souverains pontifes

  1. Valbonnais, Hist. du Dauphiné. — Cibuario, Specchio cronol.
    La chronique d’Hautecombe le fait mourir le 13 et inhumer le 18 septembre 1285. Nous avons cru devoir reporter sa mort au 16 et son inhumation au 18 août de cette même année.