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Né à Bourg en Bresse, le 13 décembre 1291, il fut destiné a l’Église dès son bas âge. A quinze ans, il fut nommé « chanoine et comte en l’église de Lyon, » prieur de Villemoûtiers en Bresse, puis chanoine de Paris. Le pape Boniface VIII lui promit, en outre, le premier canonicat qui vaquerait en Angleterre, en attendant de l’élever à de plus hautes dignités. Néanmoins, n’ayant jamais été lié aux ordres sacrés, dès qu’il put porter épée, il suivit son goût pour les armes, quitta tous ses titres et bénéfices, reçut de son père (1322) la terre de Baugé en apanage et succéda in son frère Édouard le Libéral, mort sans enfants, le 4 novembre 1329. Peu de jours après, il recevait, dans le château de Chambéry et dans l’abbaye d’Hautecombe, les hommages des barons et vassaux de Savoie, parmi lesquels on remarquait son neveu, Amédée, comte de Genevois, qui avait fait trêve à ses dissensions avec les comtes de Savoie[1].

Monté sur le trône de ses pères, il voulut bientôt en assurer la transmission par une union digne de lui. Le 1er mai 1330, Violante ou Yolande, fille du marquis de Montferrat et petite-fille d’Andronic Paléologue, empereur d’Orient, devenait son épouse, lui apportait en dot quelques châteaux, mais surtout le droit éventuel de succession au marquisat de Montferrat, en cas d’absence de l’héritier mâle. Ce fut l’origine des droits de la maison de Savoie sur cette province, qui vint plus tard agrandir considérablement la monarchie.

Quoique désireux de tranquillité, afin d’éteindre des dettes considérables et de cicatriser les plaies restées ouvertes depuis le règne précédent, il ne put laisser long-

  1. Cibrario, Savoia, t. III, p. 28.