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Les propriétés de l’abbaye étaient affermées, depuis 1635, à Charles Lomel, qui demeurait au Val-de-Crenne[1]. Sommé de venir de suite déclarer et faire connaître les biens et revenus du monastère, il arrive vers minuit à Hautecombe, et les opérations sont remises au lendemain.

À sept heures du matin, sur la place publique qui s’étend devant l’abbaye, le procureur général annonce officiellement que le sénateur d’Avisé a été chargé d’opérer la réduction de l’abbaye, d’en inventorier les biens et les titres, de prendre acte d’état des bâtiments et d’y établir un économe. Puis il requiert du fermier général la remise des clefs de l’abbaye, ce qui eut lieu entre les mains du sénateur commissaire.

Le long rapport, dressé à l’occasion de cette réduction, nous fournit de nombreux renseignements sur le bénéfice d’Hautecombe ; ne pouvant néanmoins l’insérer ici in extenso, nous en donnerons un résumé développé :

Le nombre des religieux était tombé à quatorze, y compris les quatre qui devaient résider au prieuré de Saint-

  1. Cette ancienne appellation a été changée en celle de Saint-Pierre de Curtille. On voit encore aujourd’hui l’habitation du fermier général d’Hautecombe près du chemin qui, sortant du vallon au N.-E., conduit à Hautecombe en tournant la montagne. Il y résidait de temps en temps et une partie de sa famille parait avoir été fixée dans cette localité. Les registres de la paroisse relatent, en effet, que, le 22 septembre 1633, fut baptisée Adriane, fille de noble Claude Lomel et de dame Jeanne Monde, et qu’elle eut pour parrain le seigneur Adrien de Saluces, abbé d’Hautecombe, et pour marraine, demoiselle Suzanne Carret, de Chambéry, veuve de noble Antoine Lomel. Dans l’ancienne maison de Charles Lomel, appartenant aujourd’hui au sieur Joseph Roux, son descendant par alliance, se trouvent deux tableaux, un crucifix incrusté de nacre, provenant de l’abbaye d’Hautecombe, et divers autres objets qui attestent l’ancienneté de cette demeure.