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ou à Montmeillan ; et quant à celles de Saincte-Claire hors ville de Chambéry, on pourroit aussy les réduire dans la ville mesme de Chambéry. »

Afin de gagner du temps, le saint évêque prie le prince de Piémont de faire lui-même solliciter auprès du Saint-Siège, par son ambassadeur, l’envoi de deux commissions, l’une adressée au général de l’ordre de Cîteaux et l’autre aux évêques de Maurienne et de Genève, pour qu’ils puissent faire retirer les religieuses dans les villes et les soumettre à l’exacte observation des règlements prescrits par le concile de Trente.

Dans les dernières années de sa vie, il écrivit plusieurs fois à Charles-Emmanuel Ier pour presser cette réformation, et ce prince entrait dans ses vues. « Je feray au plus tost le voyage de Thonon, lui mandait-il d’Annecy, le 14 mars 1621, selon le commandement de V. A., ne me pouvant empescher de me réjouir avec elle du commencement qu’elle donne à l’exécution du sainct projet qu’elle et estant en cette ville pour la reformation des monastères et le bien public de l’Église en cette province ; ne doutant point que, comme c’est un très grand service de Dieu, aussi sa Divine Majesté n’en récompense V. A. des très grandes bénédictions que je lui souhaite incessamment[1]. »

  1. Œuvres de saint François de Sales, t. VI, p. 471 ; édition Vives, Paris, 1872. Cette lettre, qui porte le n° 147, est terminée par le post-scriptum suivant :
    Bien qu’il semble qu’il n’importe pas beaucoup de sçavoir à qui les prieurés et abbayes que l’on veut unir appartiennent, puis que on ne prétend pas d’unir les portions des abbés et prieurs, ains seulement celles des moynes, si est ce que pour obeyr à S. A., je marque ici les noms des possesseurs des dittes abbayes et des prieurés :
    L’abbaye d’Aux est à Mgr  le serénissime Prince Cardinal ;
    Cheyseri, à R. M. Gaspard Ballon, aumosnier de Madame :