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En décembre 1672, Louis XIV rendit un édit par lequel il fut ordonné que toutes les maladreries et léproseries situées dans l’étendue du royaume seraient unies à l’ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare, de quelque nature, qualité, fondation, présentation et collation qu’elles puissent être, nonobstant toutes unions, concessions et albergements qui pourraient avoir été faits et toutes prescription et possession qui pourraient avoir été acquises, fussent-elles centenaires. Le 4 mars suivant, la Cour royale de Paris, siégeant à l’Arsenal de cette ville, rendit un arrêt pour faire exécuter cet édit. En vertu de cet arrêt, publié à la sénéchaussée de Lyon, et à la requête de Monseigneur le grand-vicaire général et de messieurs les commandeurs et chevaliers de l’ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, assignation fut donnée, le 4 décembre 1673, par l’huissier Bonard, chevalier, demeurant à Lyon, « aux sieurs abbé, prieur et moines de l’abbaye d’Hautecombe, possesseurs et administrateurs de la maladrerie de Saint-Lazare (ou de la Magdeleine), au bourg de la Guillotière, diocèse de Lyon » en la personne de leur fermier, pour paraître devant la Chambre royale et s’y voir condamnés à rendre compte de l’administration et de la jouissance de cette maladrerie aux chefs de l’ordre du Mont-Carmel ou au sieur d’Autreval qui les représente, à s’en dessaisir en leur faveur, à leur payer vingt-neuf années d’arrérages, à faire à cet établissement les réparations qui seront jugées nécessaires, etc.

Le sénateur Cholet se trouvait alors à Paris. Peut-être y avait-il été envoyé à l’occasion de ce procès, car il adressa au sieur Charrot, secrétaire de l’abbé d’Hautecombe, un factum assez étendu pour la défense des droits du monastère.