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de l’administration des biens d’Hautecombe, ait opéré la réduction des bénéfices vacants, et ordonne que la Chambre des Comptes fasse prendre un état exact des réparations faites à l’abbaye « si fort négligée par l’abbé Marelli, » qu’elle fasse dresser un compte de toutes les entreprises données à forfait, de tous les revenus de l’abbaye qui ont été saisis en divers temps, soit pour la réparer, soit pour payer les pensions, et de joindre à ce compte un rapport sur sa situation actuelle.

Le roi de Sicile[1] déclare agir ainsi pour se conformer aux édits de Charles III, du 10 septembre 1522 ; d’Emmanuel-Philibert, du 6 octobre 1560 ; de Madame Royale, sa mère, du 7 août 1679 ; voulant laisser le pouvoir judiciaire seul au Sénat et attribuer « le pouvoir économique » à la Chambre des Comptes. Quelques jours après, il prescrit au Sénat de faire procéder à une recherche exacte, dans les archives de l’État, de tous les titres et papiers concernant l’abbaye, de les unir méthodiquement, de les remettre ensuite à la personne qui sera désignée par la Chambre des Comptes et qui en fera l’usage qu’elle appréciera[2].

C’est à la suite de ces ordres que fut dressé un état sommaire des produits du bénéfice d’Hautecombe depuis le 24 février 1688. Outre les renseignements que nous y avons déjà puisés, il résulte encore que, de 1703 à 1710, les revenus de l’abbaye furent réduits, sous la régie de l’abbé commendataire, à 10,800 florins par année ; qu’en 1711, par arrêt du Sénat du 4 août, l’abbé fut dessaisi des

  1. On se rappelle qu’avant d’être roi de Sardaigne, Victor-Amédée II fut roi de Sicile de 1713 à 1718.
  2. Billet royal du 23 janvier 1717. (Archives du Sénat, Recueil des billets royaux.)