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pas jugé opportun à cause du petit nombre d’enchérisseurs[1].

Depuis lors, le Sénat conserva la haute administration du bénéfice d’Hautecombe, dont l’abbé commendataire était le principal pensionnaire. Il s’en occupa avec vigilance, car, deux ans après, dom Masson, sous-prieur et procureur du monastère, écrivait au sieur Pointet, secrétaire du Sénat :

« Je vous suis très redevable pour toute la communauté et moi en particulier, des soins et des peines que vous prenez pour cette auguste abbaye, la plus illustre de notre Ordre et la plus abandonnée. Cependant, ce que Saint-Denys est en France parmi les Bénédictins, Hautecombe l’est en Savoie pour l’ordre de Cîteaux. J’ai vu ces endroits, et la différence que j’y découvre me fait gémir qu’on ait si peu de désir de remettre cette abbaye dans son ancien lustre. Cependant, les antiquités se perdent, une ruine en appelle une autre, et, dans peu, Hautecombe ne sera plus[2]. »

En 1714, Étienne Pacoret fut nommé régisseur de l’abbaye, tant pour la récolte des fruits que pour avertir le Sénat des besoins du monastère et des réparations à faire aux bâtiments.

Mais, dans les premiers jours de 1717, la Chambre des Comptes allait être substituée au Sénat dans cette administration. Victor-Amédée II, d’un esprit centralisateur et autoritaire, s’occupait minutieusement des affaires de son gouvernement. Il écrivit au Sénat, le 2 janvier, une longue lettre dans laquelle il s’étonne que le Sénat se soit occupé

  1. Archives du Sénat, armoire n°6.
  2. Ibid. — Burnier, Hist. du Sénat de Savoie, t. II, p. 106.