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CHAPITRE XII


Nombreuses discussions entre l’abbé commendataire et les religieux. — Bref d’Alexandre VII. — Extrême abaissement de la communauté. — L’abbé de Tamié, vicaire-général de l’ordre de Cîteaux en Savoie.

Les monastères créés pour faciliter, par la vie en commun, la pratique des vertus chrétiennes, avaient reçu de la commende une atteinte tellement profonde, qu’ils ne purent jamais se relever. Nous avons déjà signalé quelques-unes des funestes conséquences de cette institution ; elles se multiplièrent avec le cours des siècles et le mal empirait. L’une des plus déplorables, qui mettait en lutte, par sa nature même, l’abbé commendataire et la communauté régulière, consistait dans le règlement des pensions et la détermination du nombre des religieux.

Nous avons vu qu’en 1585, l’abbé de Clairvaux avait constaté, dans sa carte de visite, que le nombre de moines vivant à Hautecombe était de vingt-quatre, et celui des moines de Saint-Innocent, de quatre. Un accord privé, passé entre l’abbé commendataire et la communauté, le 5 mai 1608, modifia cet état de choses et, en même temps, régla l’entretien des religieux, les prestations à fournir et les charges respectives de l’abbé et de la communauté. Le nombre de vingt-quatre fut rarement et peut-être jamais atteint depuis cette époque ; et, en 1698, par suite de