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ses infirmités augmentent toujours et qu’il est hors d’état de faire aucun service en exécution des fondations ; — que dom Riondel a cessé de célébrer la messe tant par rapport à son âge que par les scrupules qui lui sont survenus par l’affaiblissement de son esprit ; — que dom Pegaz tombe dans un épuisement de force qui l’empêche d’assister au chœur ; — si bien qu’il ne reste que dom de Sonnaz utile dans la maison et que, par conséquent, ils ne peuvent plus dire les offices ni exécuter les fonctions journalières[1]. »

Le sénateur Bonaud fit plus tard augmenter le nombre des prébendes, et lorsque Charles-Emmanuel III se rendit à Hautecombe, le 4 avril 1737, la communauté était composée de sept membres[2].

On comprend que les novices ne pouvaient se préparer à la vie religieuse dans un semblable monastère. Il leur avait été prescrit de se rendre à Tamié, où le noviciat pour toutes les maisons cisterciennes de la Savoie y avait été établi en 1713. Mais les religieux d’Aulps et d’Hautecombe suivaient la Commune-Observance, et ils avaient élevé de telles difficultés à l’égard du noviciat de Tamié, que les Savoisiens destinés à ces deux abbayes durent se faire recevoir comme novices à l’abbaye de Pontigny. Alors les parents firent entendre leurs doléances sur les frais que ces déplacements leur causaient ; d’autre part, le Sénat voyait avec regret les sujets du roi être élevés à l’étranger. L’abbé de Cîteaux décida, par voie d’accommodement, que les novices d’Aulps et d’Hautecombe seraient formés à l’abbaye d’Aulps et que Tamié garderait les siens[3].

  1. Archives de Cour.
  2. Voici leurs noms : Dadaz, prieur ; Louis Pegaz, sous-prieur ; Bourgeois, Dorlier, Bally, Marthod, procureur, et Blanc, sacristain.
  3. Burnier, Hist. de Tamié, p. 181.