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Les dépenses considérables que le comte Bonaud dut faire pour les rénovations de fiefs et pour conjurer la ruine complète des bâtiments des fermes, ne permirent pas de prendre de nouveaux arrangements pour restaurer le monastère pendant la vie du commendataire. Dès que sa mort fut arrivée, les religieux ayant fait de nouvelles représentations à l’administrateur délégué sur le mauvais état du monastère et sur le danger où ils se trouvaient d’être écrasés sous ses ruines, ils furent priés de dresser un plan et un devis des travaux à opérer. Bien que des plus simples et destitué de tout ornement superflu, ce plan devait entraîner une dépense d’environ 41,000 livres pour la reconstruction complète du cloître, qu’il était opportun de reprendre par les fondements, sans parler du changement des pressoirs et des autres bâtiments. Les religieux demandèrent au roi qu’une somme de quelques milliers de livres leur fût allouée chaque année sur les revenus de l’abbaye, pour les employer à son rétablissement, « qu’eux-mêmes dirigeraient mieux que tout autres, étant les premiers intéressés et pouvant mieux surveiller les travaux. On éviterait ainsi la dépense d’un inspecteur et l’emploi de sommes considérables qui n’ont servi qu’à former des précipices au-dessous de leurs fenêtres, comme il est arrivé en 1718, par la chute des voûtes faites pour former les terrasses[1]. »

Ces réclamations ne furent point infructueuses. L’année suivante, l’ingénieur Castelli, chargé d’examiner les plans proposés, se transporta à Hautecombe et, après s’être rendu compte sur place de leur exécution, il exposa ses

  1. Cette supplique, adressée à Charles-Emmanuel III vers 1710, était signée par Louis de Sonnaz, prieur, et Sigismond Marthod, procureur.