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observations au comte Bonaud, alors intendant général. Elles tendaient à repousser le projet proposé, comme devant entraîner de trop grandes dépenses, et, à faire dresser un plan d’ensemble pour tous les bâtiments, sauf à n’entreprendre d’abord la construction que d’une partie d’entre eux pouvant s’édifier moyennant une somme de 20,000 livres. Ce système devait laisser presque intacte l’habitation actuelle des religieux et permettait d’achever plus tard, à loisir, toutes les parties du monastère. Le rapport se terminait par la constatation de la grande urgence des réparations.

On était au milieu de 1742. Des bruits de guerre se faisaient entendre ; il fallait prendre des mesures de circonstance. Pour éviter la saisie et la dilapidation des revenus de la part des ennemis, le comte Bonaud abandonna aux religieux, le 30 août 1742, par procès-verbal antidaté et reporté au 30 avril précédent, tous les revenus de l’abbaye pendant les six années à venir, sans autres conditions que d’être employés à la reconstruction du monastère, suivant les plans Castelli, et à l’acquittement des autres charges de l’abbaye, sous l’obligation d’en rendre compte après le départ des Espagnols[1]. Une déclaration du même jour, signée par les mêmes religieux, nous apprend qu’ils firent retirer du château de Chambéry, pour les sauver de l’invasion ennemie, trente-deux caisses de titres, terriers, mappes, etc., appartenant à l’abbaye, et qu’ils les firent transporter à Hautecombe.

Mais cette convention, pour être obligatoire vis-à-vis des fermiers et à l’abri de toute difficulté, devait être approuvée par le roi. A cet effet, le prieur d’Hautecombe adressa

  1. Contre-déclaration du 30 avril 1742, signée de Sonnaz et Marthod. (Archives de Cour, Abbazie, t. II.)