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Morel, vint à Hautecombe et fit ouvrir le grand ossuaire de la chapelle des princes. Il trouva au centre un cercueil de plomb, non couvert, de trois pieds de hauteur, contenant quelques ossements et une couronne ducale en cuivre doré. Les ossements furent laissés dans le caveau ; le cercueil, ayant quelque valeur, fut transporté à Chambéry par l’ordre de ce Morel, dont le nom mérite de passer à la postérité.

Bien que les grilles fermant cette chapelle et celle du comte de Romont eussent été emportées, et que l’établissement de la faïencerie eût nécessité le défoncement d’une partie de l’église, aucune autre profanation des tombeaux n’avait eu lieu. Les acquéreurs d’Hautecombe avaient même recouvert de terre ceux de la chapelle des Princes, à la demande de révérend Rolland, missionnaire des cantons d’Aix, de la Biolle et de la Chautagne pendant la Révolution.

Enfin il fut constaté que tous les ossements retrouvés appartenaient à des membres de la famille de Savoie, car eux seuls étaient ensevelis dans l’église. Le cimetière des religieux se trouvait à l’extérieur, derrière le chœur de l’église[1].

Le rapport du chirurgien Rey, les débris d’inscriptions retrouvées, les données des historiens et des chroniqueurs, et spécialement celles fournies par Guichenon, qui indiquent l’emplacement de plusieurs tombes, complétèrent cette enquête et permirent d’établir l’identité des principales et des plus intéressantes dépouilles.

Le 31 mai suivant, Mgr  Bigex se rendit à Hautecombe, après avoir invité le gouverneur général de Savoie, le premier président du Sénat et un grand nombre de person-

  1. Registres de l’archevêché de Chambéry.
    Le procès-verbal de cette sommaire-apprise nous apprend que dom Berauld était prieur du monastère en 1791.