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de Zœringen, femme d’Humbert III qui, sans avoir signé la première charte de fondation de ce monastère, en reçut néanmoins le nom de fondateur, à raison des libéralités dont il le combla ; la dernière dépouille fut celle de l’infante des Deux-Siciles, issue de la puissante famille des Bourbons, sœur de la reine des Français, reine de Sardaigne, femme du deuxième fondateur d’Hautecombe.

Sa statue, en marbre de Carrare, fut exécutée à Milan par le célèbre Albertoni. Elle est accostée de deux enfants symbolisant la foi et la charité, vertus chrétiennes qui distinguèrent cette sainte reine, et se trouve placée au fond de l’église, à droite en entrant[1]. Les deux statues monumentales de Charles-Félix et de Marie-Christine ornent dès lors l’extrémité de chaque bas-côté.

Cette princesse de Bourbon, à l’exemple de plusieurs autres de la même race, ne se borna point à montrer un noble zèle pour les monuments élevés par les princes de Savoie, mais voulut compléter les annales de leur dynastie. Nous avons vu Bonne de Bourbon, femme de l’immortel Comte-Vert, fonder une chapelle à Hautecombe ; Yolande de France, sœur de Louis XI et épouse d’Amédée le Saint, confier à Perrinet Dupin le soin de composer une des Chroniques de Savoie. Deux siècles plus tard, Christine, fille d’Henri IV et veuve de Victor-Amédée Ier, faisait écrire par Guichenon l’histoire généalogique de la Maison de Savoie ; et Marie-Christine, veuve de Charles-Félix, chargea l’illustre historien moderne de la monarchie, Louis Cibrario,

  1. L’artiste conduisit lui-même son œuvre jusqu’à Hautecombe, en novembre 1858, et fit transférer à droite de la porte la statue de Charles-Félix, due au ciseau de Benoît Cacciatori, et qui se trouvait à la place occupée aujourd’hui par le groupe de Marie-Christine.

    Derrière la statue de Charles-Félix, se voit, encastrée dans le mur, une longue inscription rappelant la restauration d’Hautecombe.