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À la suite de nombreuses démarches auprès du président général des cisterciens, le Père Tassini, et du cardinal Ostini, préfet de la congrégation des réguliers, les deux voyageurs, vinrent rendre compte à Monseigneur Billiet, archevêque de Chambéry et délégué apostolique depuis 1840, de leurs observations sur le découragement de leurs frères d’Italie et sur les luttes qu’ils avaient eu à soutenir pour faire agréer leurs projets de réformation.

Quelques mois après (17 mars 1843), la cour de Rome déclarait terminée la délégation apostolique, réunissait de nouveau le monastère d’Hautecombe à ceux d’Italie, et le président des cisterciens invitait la communauté à choisir un de ses membres, pour assister au chapitre général qui devait avoir lieu à Rome le 13 avril suivant.

Le prieur, dom Claude Curtet, fut député à cette assemblée et en revint avec le titre d’abbé et de prieur.

Mais l’abbaye d’Hautecombe était de patronage royal, et son deuxième fondateur s’était expressément réservé le droit d’en nommer et présenter le titulaire. Aussi, lorsque, en novembre 1847, pendant une visite régulière qu’il fit à Hautecombe, le vicaire général de l’ordre cistercien, l’abbé Marchini, bénit le nouvel abbé, il lui conféra le titre d’abbé in partibus de Luccedio, siège d’une ancienne abbaye du Piémont.

On touchait à une époque mémorable à bien des titres dans les annales savoisiennes. Les premiers mois de 1848 furent pour notre province une succession d’émotions les plus vives. La chute de Louis-Philippe, la promulgation du statut fondamental de la monarchie sarde, la première guerre de l’indépendance italienne, l’arrivée d’une bande d’individus partis de Lyon pour imposer la république à la Savoie, provoquèrent des perturbations telles, qu’elles fran-