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tenir le consentement du Saint-Siège et du patron de l’abbaye, S. H. Victor-Emmanuel II.

Ce fut à cette occasion que le roi d’Italie manifesta son adhésion par la collation gracieusement décernée du titre d’abbé commendataire au supérieur de la communauté, qui avait personnellement lutté si longtemps contre les prétentions du gouvernement royal.

Fort heureusement, le nouvel abbé n’avait de la commende que le nom[1].

Enfin, par lettre du 16 janvier 1864, le cardinal-préfet de la congrégation des évêques et des réguliers répondit au délégué apostolique que le Saint-Père autorisait ce dernier à appeler à Hautecombe des religieux du monastère de Sénanque.

Le 9 mai 1864 commençait pour notre abbaye une nouvelle transformation. Des religieux, se rapprochant beaucoup plus de la règle de saint Benoit que leurs devanciers, arrivaient dans cette solitude pour y ramener la vie sainte et mortifiée des disciples de saint Amédée. Leur installation ressembla quelque peu à celle des moines qui formèrent l’ancienne communauté de Charaïa. Les premiers de ceux-ci étaient descendus de Cessens et se trouvaient établis à Hautecombe quand saint Bernard leur en adjoignit d’autres, sortis de Clairvaux, afin d’atteindre le nombre prescrit par les règles de Cîteaux. La nouvelle communauté se forma également de quelques religieux qui restèrent à Hautecombe et qui s’unirent aux nouveaux fils de saint Bernard, que leur envoyait l’abbé de Sénanque. Ils arrivèrent par petits groupes de quatre ou de cinq, s’ad-

  1. À ce titre était unie une pension assez forte qui fut réduite par les ordres de Son Éminence Billiet, en vertu de son droit de délégué.