Page:Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie.djvu/532

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 521 —

l’on n’aperçoit encore aujourd’hui que des chênes et des hêtres, et l’on n’entend que le bruit de la cognée du bûcheron. C’est bien la véritable solitude monastique, l’asile du recueillement et de la prière. Rien n’est demeuré des travaux sortis des mains de saint Bernard et de sa pieuse colonie ; ils travaillaient pour le Ciel et ne cherchaient point à laisser sur le sol les traces matérielles de leur passage. De ce sol, néanmoins, jaillit toujours la source qui servait à la communauté ; elle a été recouverte, il y a peu d’années, d’une maçonnerie en forme d’oratoire, et une croix la domine. Deux bancs de bois permettent à l’explorateur de s’arrêter pour mieux recueillir ses souvenirs, et, s’il sait voir dans le dévouement et le sacrifice le secret de toute œuvre grande et durable, et dans la vie religieuse, telle que l’a comprise et pratiquée saint Bernard, la plus grande transfiguration morale que puisse subir l’homme ici-bas, il quittera ces lieux l’âme exaltée et ravie.

Les religieux de Clairvaux avaient l’habitude d’aller tous les ans, après Pâques, à la fontaine de Saint-Bernard. Arrivés là, ils chantaient un répons de saint Bernard, le Regina cœli, et mettaient chacun au pied de la grande croix, plantée auprès de la fontaine, une petite croix de bois fabriquée par eux ; ensuite, ils buvaient avec la main de l’eau de cette source, qui passait pour avoir été obtenue miraculeusement du ciel par saint Bernard.



N° 4 (Page 67)

Importance du poivre au moyen-âge.

« De toutes les épiceries, le poivre est celle qui, de tous temps, a été le plus répandue dans le commerce, parce que c’est elle qui, de tous temps, a été le plus employée dans