Page:Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE V


Henri, abbé d’Hautecombe, devient abbé de Clairvaux, puis cardinal-évêque d’Albano. — Il prêche la troisième croisade.

D’après les règles de Cîteaux, consignées dans la Charte de charité, quand un monastère avait perdu son abbé et devait en choisir le successeur, le supérieur de la maison-mère, dont le monastère vacant dépendait, était tenu de mettre tous ses soins à la bonne réussite de cette élection et de veiller a ce qu’elle fut inspirée par les besoins moraux et matériels de la communauté.

En outre, cette élection devait se faire tant par les religieux composant la communauté actuelle que par les abbés qui en avaient fait partie, et qui étaient convoqués spécialement à cette occasion. Enfin, l’élection devait être approuvée par l’abbé de la maison-mère, consilio et voluntate Patris Abbatis. Voilà pourquoi les Annales de Cîteaux, relatant l’avènement des abbés d’Hautecombe, ne parlent point de l’élection faite par les religieux de cette abbaye, mais se bornent à dire que tel religieux fut nommé abbé d’Hautecombe par le supérieur de Clairvaux. C’est ainsi qu’elles nous apprennent qu’en 1160, Fastrad, abbé de ce monastère, donna pour successeur à Rodolphe, Henri, moine de Clairvaux.

Ce nouvel abbé, dont les brillantes destinées en firent