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II.

La plus ancienne mention de burgenses dans l’empire date de 1066 et appartient à une ville voisine de Dinant et comme elle au pouvoir de l’évêque de Liège : à Huy. Ce n’est toutefois que beaucoup plus tard, en 1152[1], que leur existence est constatée à Dinant. Dès lors, on a la preuve que la ville, au sens propre du mot, commence à se former. Le commerce, déjà assez actif, comme on l’a vu, dès le XIe siècle, détrône l’agriculture. La villa devient un riche oppidum entouré de bonnes murailles et occupé par une nombreuse population[2].

En devenant une ville, Dinant est devenue en même temps un territoire juridique indépendant. À partir de ce moment la centène disparait comme circonscription judiciaire renfermant la ville : elle se transforme en banlieue soumise à l’administration et au droit urbains. Il est d’ailleurs d’un haut intérêt de constater ici combien, à travers tout le moyen-âge, la centène s’est nettement conservée dans la banlieue. Toute la partie de celle-ci, en effet, qui s’étendait sur la rive droite de la Meuse, n’a jamais cessé de coïncider avec l’ancien territoire de la centène[3]. À partir du XIIIe siècle il est vrai, la banlieue

  1. Sub testimonio cleri et burgensium de Dyonant. Cartul. I, n. 4, p. 16.
  2. Pour le développement économique de la ville, v. § V.
  3. V. la carte de Ferraris qui permet de reconnaître encore nettement sur la rive droite de la Meuse, l’étendue de la banlieue de Dinant. Une enquête faite en 1519 constate que sa longueur le long du fleuve n’atteignait qu’une demi lieue.