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s’est notablement agrandie en s’étendant sur la rive gauche du fleuve autour du faubourg de Saint-Médard. Dès ce moment la centène ne l’a plus comprise tout entière ; elle n’en a plus été qu’une partie. Mais c’est dans cette partie seulement que les droits de la ville étaient reconnus sans contestation. Au delà de la Meuse, la banlieue n’est autre chose qu’une injuste annexion de la ville en pays namurois, qu’une usurpation accomplie au détriment de voisins plus faibles, mais contre laquelle ceux-ci n’ont cessé de protester[1].

Le premier résultat de la formation d’une bourgeoisie à Dinant a été une transformation profonde de l’échevinage. Celui-ci prend désormais un caractère strictement urbain. Il devient le tribunal naturel et nécessaire des habitants de la ville. Il juge suivant la coutume de la ville de Dinant[2].

Parallèlement à cette transformation, s’en accomplit une autre non moins frappante. Les monétaires ministériels que l’on a vu au XIe siècle en possession du droit de constituer le tribunal, en sont peu à peu dépouillés. Lentement ils reculent devant l’invasion lente mais irrésistible de la bourgeoisie. Ils perdent leurs sièges l’un après l’autre[3]. En 1227 ils n’en

  1. En 1293 les Dinantais prétendaient que leur banlieue s’étendait jusqu’à Chastrevin, Frankon Falosore et Sologne, sur la rive gauche de la Meuse « mais vérités est qu’ilh n’est mies ensy ; ains est propre iretaige à monsigneur (le comte de Namur) et bien en ont useit les gens de monsigneur juskes a sain Piere en Prajal (église de Dinant) et sont encores bonnes gens vivans ki (ont vu) le balheu de Bovigne rabbattre les fossés juskes à reis les murs de sain Marques (St. Médard). Borgnet, Cartulaire de Bouvigne, I, n. 8. L’usupation des Dinantais sur les terres namuroises était donc encore relativement récent en 1293.
  2. Secundum consuetudinem fori Dionensis. Cette mention disparait dans les actes échevinaux après le XIIIe siècle.
  3. Un acte de 1227 juillet 7, Cartulaire de Waulsort, I, f° 298 aux archives de l’État à Namur donne les noms des échevins de Dinant à cette date : Johannes Gosuini, Johannes Malaradix, Petrus Elisabeth, Arnulphus de Puteo, Werricus Albus, Gillebertus Glorianne et Johannes de Insula. Ces échevins attestent que le transport d’un stallum in foro s’est fait de manu Lansconis villici prefatorum stallorum sub testimonio monetariorum Dionantensium scilicet Werrici Albi, Arnulphi de Puteo, Theoderici