Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/170

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pour les travaux de la culture, lorſque les Européens y tranſportèrent des bœufs, des brebis, des chevaux. Ils y furent d’abord, ainſi que les hommes, exposés à des maladies épidémiques. Si la contagion ne les attaqua pas comme leur fier ſouverain, à la racine même de leur génération, du moins pluſieurs eſpèces eurent-elles beaucoup de peine à ſe reproduire. Toutes, à l’exception du porc, perdirent une grande partie de leur force, de leur groſſeur. Ce ne fut que tard & dans quelques lieux ſeulement, qu’elles recouvrèrent leurs qualités originaires. L’air & le ſol s’oppoſoient ſans doute au ſuccès de leur tranſplantation. C’eſt la loi des climats qui veut que chaque peuple, chaque eſpèce vivante & végétante croiſſe & meure dans ſon pays natal. L’amour de la patrie ſemble commandé par la nature à tous les êtres, comme l’amour de leur conſervation.

XXVIII. Les grains de l’Europe ont été cultivés dans l’Amérique Septentrionale.

Cependant, il y a des analogies de climat qui modifient la loi généralement portée contre la tranſplantation des animaux & des plantes. Lorſque les Anglois abordèrent dans l’Amérique Septentrionale, les habitans vagabonds de ces contrées ſolitaires ne culti-