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des deux Indes.

avec les loix anciennes. Auſſi convient-on qu’il n’y a peut-être pas dans le monde entier, un code auſſi diffus, auſſi embrouillé que celui des loix civiles de la Grande-Bretagne. Les hommes les plus ſages de cette nation éclairée, ont ſouvent élevé la voix contre ce déſordre. Ou leurs cris n’ont pas été écoutés, ou les changemens qui ſont nés de cette réclamation n’ont fait qu’augmenter la confuſion.

Par leur dépendance & leur ignorance, les colonies ont aveuglément adopté cette maſſe informe & mal digérée, dont le poids accabloit leur ancienne patrie ; elles ont groſſi ce fatras obſcur, par toutes les nouvelles loix que le changement de lieux, de tems & de mœurs y devoit ajouter. De ce mélange, a réſulté le cahos le plus difficile à débrouiller ; un amas de contradictions pénibles à concilier. Auſſi-tôt eſt née une multitude de juriſconſultes, qui ſont allés dévorer les terres & les hommes de ces nouveaux climats. La fortune & l’influence qu’ils ont acquiſes en très-peu de tems, ont mis ſous le joug de leur rapacité, la claſſe précieuſe des citoyens occupés de l’agriculture, du commerce, des