Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/224

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arts & des travaux qui ſont les plus indiſpenſables dans toute ſociété : mais preſque uniquement eſſentiels à une ſociété naiſſante. Après le fléau de la chicane, qui s’eſt attaché aux branches pour s’emparer des fruits, eſt venu le fléau de la finance, qui ronge l’arbre au cœur & à la racine.

XXXVI. Monnoies qui ont eu cours dans les colonies Angloiſes de l’Amérique Septentrionale.

À la naiſſance des colonies, les eſpèces y avoient la même valeur que dans la métropole. Leur rareté les fit bientôt hauſſer d’un tiers. Cet inconvénient ne fut pas réparé par l’abondance des eſpèces qui venoient des colonies Eſpagnoles, parce qu’on étoit obligé de les faire paſſer en Angleterre, pour y payer les marchandiſes dont on avoit beſoin. C’étoit un gouffre qui tariſſoit la circulation dans les colonies. Il falloit pourtant un moyen d’échange. À l’exception de la Virginie toutes les provinces le cherchèrent dans la création d’un papier-monnoie.

L’uſage qu’en firent les divers gouvernemens fut d’abord aſſez modéré. Mais les brouilleries avec les ſauvages ſe multiplièrent : mais on eut des guerres contre le Canada : mais des eſprits ardens formèrent des projets compliqués & vaſtes : mais le tréſor pu-