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des deux Indes
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de Boſton ; & leur affection augmente à proportion du malheur & des ſouffrances de cette ville infortunée. Coupables à peu de choſe près d’une réſiſtance ſi sévèrement punie, elles ſentent bien que la vengeance de la métropole contre elles n’eſt que différée ; & que toute la grâce, dont peut ſe flatter la plus favorisée, ſera d’être la dernière ſur qui s’appeſantira un bras oppreſſeur.

Ces diſpoſitions à un ſoulèvement général ſont augmentées par l’acte contre Boſton, qu’on voit circuler dans tout le continent ſur du papier bordé de noir, emblème du deuil de la liberté. Bientôt l’inquiétude ſe communique d’une maiſon à l’autre. Les citoyens ſe raſſemblent & converſent dans les places publiques. Des écrits, pleins d’éloquence & de vigueur, ſortent de toutes les preſſes.

« Les sévérités du parlement Britannique contre Boſton, dit-on dans ces imprimés, doivent faire trembler toutes les provinces Américaines. Il ne leur reſte plus qu’à choiſir entre le fer, le feu, les horreurs de la mort, & le joug d’une obéiſſance lâche & ſervile. La voilà enfin arrivée