Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/256

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cette époque d’une révolution importante, dont l’événement heureux ou funeſte fixera à jamais les regrets ou l’admiration de la poſtérité.

» Serons-nous libres, ſerons-nous eſclaves ? C’eſt de la ſolution de ce grand problème que va dépendre, pour le préſent, le ſort de trois millions d’hommes, & pour l’avenir la félicité ou la misère de leurs innombrables deſcendans.

» Réveillez-vous donc, ô Américains ! jamais la région que vous habitez ne fut couverte d’auſſi ſombres nuages. On vous appelle rebelles, parce que vous ne voulez être taxés que par vos repréſentans. Juſtifiez cette prétention par votre courage, ou ſcellez-en la perte de tout votre ſang.

» Il n’eſt plus tems de délibérer. Lorſque la main de l’oppreſſeur travaille ſans relâche à vous forger des chaînes, le ſilence ſeroit un crime & l’inaction une infamie. La conſervation des droits de la république : voilà la loi ſuprême. Celui-là ſeroit le dernier des eſclaves qui, dans le péril où ſe trouve la liberté de l’Amérique, ne feroit pas tous ſes efforts pour la conſerver ».