Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

apparence de la personne en jugement, vous aurez autant le petit comme le grand ; ce que l’on doit conclure pareillement des passages qui sont contre l’acception des personnes.


XVIII. Qu’en une question du fait il faille employer des témoins, suivant la dix-huitième loi, l’Écriture en rend des témoignages bien manifestes. Deuter. 17, 6. On fera mourir celui qui doit mourir sur la parole de deux ou de trois témoins. Ce qui est répété au chap. XIX du même livre.


XIX. L’ivrognerie, que j’ai mise parmi les enfreintes de la loi de nature en dernier rang, à cause qu’elle empêche l’usage du bon sens, est pour la même raison défendue dans la Sainte Écriture, Prov. 20, 1. Le vin est moqueur et la cervoise est mutine, et quiconque excède en iceux n’est pas sage. Et au chap. 31, 4, 5. Ce n’est point aux rois de boire le vin, ni aux princes de boire la cervoise, de peur qu’ayant bu, ils n’oublient ce qui est ordonné et qu’ils ne pervertissent le droit de tous les pauvres affligés. Et pour montrer que le défaut de ce vice consiste formellement en ce qu’il trouble le jugement et empêche l’usage de la droite raison, et non pas en la quantité du vin que l’on prend, Salomon ajoute au verset suivant : donnez la cervoise à celui qui s’en va périr et le vin à ceux qui ont le cœur outré ; afin qu’il en boive et qu’il oublie sa pauvreté, et ne se souvienne plus de sa peine. Notre Seigneur défend l’ivrognerie à ses disciples