Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/140

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par la même raison, Luc, 21, 34. Prenez garde à vous-mêmes, que d’aven­ture vos cœurs ne soient grevés de gourmandise et d’ivrognerie.


XX. Je prouve d’un passage de Saint Matthieu, 5, 18, ce que j’ai dit au chapitre précédent, que la loi de nature est éternelle. En vérité, je vous dis, que jusqu’à ce que le ciel sera passé et la terre, un iota ou un seul point de la loi ne passera : et du ps. 119, 160. Toute l’ordonnance de ta justice est à toujours.


XXI. J’ai dit aussi que les lois de nature regardaient la conscience, c’est-à-dire qu’elles rendaient juste celui qui tâchait de tout son possible de les accomplir. Et que celui qui aurait ponctuellement observé en l’extérieur tout ce que les lois ordonnent, non parce qu’elles le commandent, mais de crainte de la peine dont elles menacent, ou à cause de la gloire qu’elles promettent, ne laisserait pas d’être véritablement injuste. Ce que je m’en vais confirmer par des passages de la Bible, Isaïe, 55, 7. Que le méchant délaisse son train et l’homme outrageux ses pensées : et qu’il retourne à l’Éternel, et il aura pitié de lui, Ezéch. 18, 3 1. Jetez arrière de vous vos forfaits, par lesquels vous avez forfait, et vous faites un nouveau cœur et un esprit nouveau ; et pourquoi mourriez-vous, ô maison d’Israël ? Desquels et semblables lieux on peut aisément entendre, que Dieu ne punira point les actions