Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

faire sans enfreindre les lois de nature, qui l’obligeaient en con­science à procurer la paix par toutes sortes de moyens ; outre que s’il eût eu ce mauvais désir, il ne lui était pas mal aisé de le faire paraître. J’ajoute que, comme un père de famille ayant droit de disposer de ses biens, témoigne assez, en toute sa conduite, qu’il a eu la volonté d’instituer un héritier ; aussi on doit penser que le roi n’a pas voulu soustraire ses sujets de la domination monarchique, puisqu’au contraire c’est la forme de gouvernement qu’il a approuvée par son exemple, et contre laquelle il n’a dit ni fait aucune chose qui tende à son préjudice.


XV. Au reste, parce que les hommes, poussés d’une nécessité naturelle, souhaitent davantage du bien à ceux desquels ils peuvent retirer de l’honneur et de la gloire, et que la puissance de nos enfants est ce qui, après notre mort, contribue davantage à ce dessein, il n’y a point de doute qu’un père préfère l’utilité de ses enfants, et bute à leur avancement plutôt qu’à celui d’aucun autre. Cela suppose que la volonté d’un père qui est décédé sans faire de testament, a été qu’un de ses enfants lui succédât, pourvu qu’il n’ait point donné de signes plus évidents du contraire, telle que pourrait être la cou­tume après une longue suite de successions ; car le roi qui ne fait point de mention de successeur en la disposition de ses affaires, témoigne