Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/230

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par son silence qu’il approuve les coutumes du royaume.


XVI. Or, d’entre les enfants, on préfère les fils aux filles ; premièrement à cause, peut-être, qu’ils sont d’ordinaire (mais non pas toujours) plus propres aux grandes entreprises, surtout à celles de la guerre ; d’ailleurs, à cause que cela ayant passé en coutume, il ne faut pas aller à l’encontre : de sorte qu’il faut interpréter la volonté du père en faveur des mâles, si quelque circonstance particulière ne détourne cette favorable interprétation.


XVII. Mais, d’autant que le royaume est indivisible, si les enfants sont plusieurs et égaux, l’aîné jouira de la prérogative de la succession ; car, si l’âge apporte quelque différence entre eux, certainement celui qui est le plus âgé doit être estimé le plus capable, comme ayant eu plus de loisir de former son jugement et sa prudence. La nature nous mène là et il n’y a point d’autre route à prendre. Car, en cette égalité de plusieurs frères, on ne peut laisser au sort le choix d’un successeur. Mais c’est une espèce de sort naturel que celui de la naissance. Et si l’aîné ne se prévaut de l’avantage que la nature lui donne, à quelle autre sorte de hasard est-ce qu’on s’en rapportera ? Or, ce que je dis ici en faveur de l’aîné des mâles, fait aussi pour l’aînée des filles.


XVIII. Si le roi ne laisse point d’enfants,