Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/239

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leurs rois, ont encouru ce supplice légiti­mement dû à leur inquié­tude et à Leurs innovations, qu’ils se sont vus exposés, com­me en spec­tacle,. sur un lieu élevé, à mille cuisants soucis, à des défiances conti­nuelles, à des remords de conscience, ou à des agitations d’esprit insur­montables. »


IV. Il y en a à qui le gouvernement d’un seul déplaît pour cette seule raison, que toute l’autorité est renfermée dans une personne : comme si c’était une chose fort injuste de voir que, parmi un grand peuple, il se trouve un homme élevé à un tel degré de puissance, qu’il ait droit lui seul de disposer de tous les autres, comme bon lui semble. Ces gens voudraient bien, s’ils pouvaient, se soustraire à l’empire de Dieu, dont le gouvernement est monarchique. Mais il n’est pas mal aisé de remarquer, que c’est l’envie qui les fait parler de la sorte, et le désir que chacun d’eux aurait de posséder ce qui n’est qu’à un seul. Ils ne trouveraient pas moins inique le gouver­nement de peu de personnes, s’ils n’espéraient pas d’en être : car, s’il est injuste que l’autorité ne soit pas également partagée à tous, le gouvernement des nobles ou des principaux de l’État, donne sujet à la même plainte. Mais pour ce que j’ai fait voir dès l’entrée, que l’égalité est un état de guerre irréconciliable et que l’inégalité a été sagement introduite du consentement universel, elle n’a plus rien d’injuste, et