Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/240

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celui qui a davantage que les autres, n’a que ce qu’on lui a donné libéralement. Les incommo­dités donc qui se rencontrent au gouvernement d’un seul, ne viennent pas de l’unité, mais du particulier défaut de celui en qui toute la puissance de l’État est réunie. Mais recherchons plus exactement lequel de ces deux gouvernements, d’un seul homme, ou de plusieurs, travaille davantage les peuples ?


V. Toutefois, il me faut auparavant rejeter l’opinion de ceux qui nient absolument qu’il se forme aucune espèce de société civile des serviteurs soumis à un même maître, quelque grande que puisse être sa famille. Au cinquième chapitre, article IX, je définis la ville une personne composée d’un certain nombre d’hommes, et dont la volonté est tenue, suivant les conventions qu’ils ont faites, pour la volonté de tous en général, de sorte que cette personne publique peut employer les moyens et se servir des forces de chaque particulier pour le bien de la paix et de la défense commune. J’établis et je fais résulter une seule personne en ce même endroit, de ce que la volonté de plusieurs est contenue éminemment en celle d’une seule tête. Or, est-il que la volonté de l’esclave est contenue dans la volonté de son maître, (comme je l’ai fait voir au huitième chapitre, article V) de sorte qu’il peut se servir, comme bon lui semble, de ses forces et de ses facultés. Il