Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/263

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prince séculier, tenant en main l’épée de la justice. En l’Épître aux Romains, chapitre XIII. Que toute personne soit sujette aux puissances supérieures ; car il n’y a point de puissance sinon de par Dieu, et les puissances qui sont en État sont ordonnées de Dieu. Par quoi qui résiste à la puissance, résiste à l’ordonnance de Dieu et ceux qui y résistent feront venir condamnation sur eux-mêmes, etc. Puis donc que les puissances qui gouvernaient le monde du temps de saint Paul, étaient établies de Dieu, et que tous les rois d’alors exigeaient de leurs sujets une entière obéissance, il s’ensuit qu’une telle autorité est ordonnée de Dieu même. Rendez-vous donc sujets à tout ordre humain (dit l’Apôtre S. Pierre, 1. Épît. 2. 13.) pour l’amour de Dieu : soit au roi, comme à celui qui est par-dessus les autres, soit aux gouverneurs, comme à ceux qui sont envoyés de par lui, pour exercer vengeance sur les malfaiteurs et à louange de ceux qui font bien ; car telle est la volonté de Dieu. Et derechef S. Paul écrivant à Tite, chap. III. 1. Admoneste-les qu’ils soient soumis aux principautés et puissances. A quels princes donc ? N’est-ce pas à ceux de ce temps-là qui exigeaient de leurs sujets une obéissance simple et absolue ? Et pour venir à l’exemple du Seigneur jésus, à qui, par droit héréditaire, comme descendant de David, le royaume des juifs était dû, il ne laissait pas, vivant en personne privée, de payer le tribut à César, et