Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/303

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pas eu besoin d’exiger aucune taille des citoyens, mais qu’elles leur ont distribué de grosses sommes d’argent par tête, et assigné des terres en partage. Toutefois, il ne faut point mettre cette sorte d’accroissement de richesses en ligne de compte. Car, l’art militaire, en ce qui concer­ne le gain qu’on y fait, est comme un jeu de hasard, où quantité de personnes se ruinent et fort peu en profitent. N’y ayant donc proprement que ces trois moyens, le revenu de la terre et de l’eau, le travail et l’épargne, qui servent à enrichir les particu­liers, les souverains ne doivent s’amuser qu’au règlement de ceux-ci. Au premier seront utiles les lois, qui favorisent les arts par lesquels on améliore le revenu des terres, des étangs, des mers et des rivières, tels que sont la pêche et l’agriculture. Au deuxième, servent toutes les lois qui empêchent la fainéantise et qui excitent l’indus­trie des hommes, ou qui relèvent et mettent en honneur l’art de naviguer (par lequel les commodités de tout le monde sont apportées en une ville, sans qu’elles coûtent presque que la peine de les aller quérir), les mécaniques (sous lesquelles je com­prends toutes les diverses industries des artisans) et les sciences mathématiques, qui sont la source et des arts mécaniques et de la navigation. Au troisième moyen, servi­ront les lois qui restreignent les dépenses excessives de la bouche et des vête­ments, et en général de toutes les choses qui se consument par l’usage.