Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/347

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répond aux plaintes de son serviteur sans le charger de péchés ni d’aucune injustice, mais en lui représentant sa souveraine puissance : où étais-tu, lui dit-il, quand je fondais la terre ? Si tu as entendement, montre-le. Qui a posé ses mesures ? Qui y a appliqué le niveau ? Sur quoi sont fichés ses pilotis, ou qui est celui qui a assis la pierre du coin pour la soutenir ? etc. Job. 38. Puis se tournant vers ces fâcheux amis Eliphaz Temanite, Bildad et Tsophar, il leur dit : ma fureur est embrasée contre vous, pour ce que vous n’avez point parlé droitement devant moi comme lob mon serviteur. Cet arrêt est conforme à la sentence que notre Sauveur prononce en faveur de l’aveugle-né, lorsque ses disciples l’interrogèrent, disant : maître, qui a péché, celui-ci, ou son père, ou sa mère, pour être ainsi né aveugle ? Jeh. 9. Ni celui-ci, répondit-il, n’a péché, ni son père, ni sa mère, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. Et encore qu’il soit dit, Rom. 5, 12. que la mort est entrée au monde par le péché, il ne s’ensuit pas que Dieu n’eût pu rendre les hommes sujets aux maladies et à la mort, quoiqu’ils n’eussent jamais transgressé ses ordonnan­ces ; de même que les autres animaux qui ne peuvent pas pécher, ne laissent pas d’être mortels et d’être exposés aux infirmités naturelles.


VII. Si Dieu tient le droit de régner de sa toute-puissance, il est manifeste que les