Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/362

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ces disputes, il ne réussit autre chose, si ce n’est que nous imposons témérairement des noms à la majesté divine selon la mesure de nos faibles conceptions. Il s’ensuit aussi en ce qui regarde le droit du règne de Dieu, que la façon de parler de ceux qui disent : que telle, ou telle, ou telle chose ne peut pas s’accorder avec la justice divine, est téméraire et incon­sidérée. D’autant que les hommes mêmes se tiendraient offensés, si leurs enfants dispu­taient de leur droit et mesuraient leur justice à autre mesure qu’à celle de leurs commandements.

En sixième lieu, qu’il faut que dans les prières, dans les actions de grâces, et dans les sacrifices, tout ce qui est offert, soit le meilleur qu’il se peut en son genre, et porte le caractère de l’honneur et de la révérence. En effet, il ne faut point que les prières soient faites sur-le-champ et à la volée, ou d’une façon vulgaire ; mais avec un bel ordre et avec autant d’élégance qu’il est possible de leur donner. Certes, bien qu’il fût absurde parmi les païens d’adorer Dieu sous des images, ce n’était pourtant pas une chose si éloignée de la raison, d’employer dans leurs cérémonies sacrées les vers et la musique. Il faut aussi que les victimes soient belles, et les offrandes magnifiques, et que tout ce que l’on fait témoigne de la soumission, signifie de la reconnaissance, ou rappelle le souvenir des bienfaits que l’on a reçus : car tout cela part du désir d’honorer une personne.