Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/397

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ait le droit et les forces pour le contraindre. C’est aussi pour ce sujet, que dès le commencement, Dieu établit des lois par le ministère de Moïse, touchant les rois qui auraient à régner sur son peuple, et lesquelles nous lisons au 14. du Deutéron. Et Moïse prédit en sa dernière harangue aux juifs, qu’après sa mort ils ne faudraient point à se corrompre, et à se détourner de la voie qu’il leur avait commandé de suivre. Deut. 31. 29. S’étant levé, selon cette prophétie, une autre génération, laquelle n’avait point connu l’Éternel, ni aussi les œuvres qu’il avait faites pour Israël, les enfants d’Israël firent ce qui était déplaisant à l’Éternel et servirent aux Bahalins. Jug. 2. 10. 11. c’est-à-dire, ils rejetè­rent le gouver­nement de Dieu, cette théocratie, en laquelle ils étaient régis de leur créateur par le ministère du souverain pontife ; et comme après cette félonie, ils furent vaincus par leurs ennemis et pressés du joug de la servitude, ils n’attendirent plus d’ouïr la volonté de Dieu par la bouche du sacrificateur, mais par la révélation des prophètes. De sorte que ces derniers jugèrent effectivement le peuple d’Israël ; mais au fonds, le droit d’obéissance était dû au souverain sacrificateur. Combien donc qu’après la mort de Moïse et de Josué le règne sacerdotal demeura faible et dénué de forces, il n’était pourtant pas privé de droit, ni déchu de son titre. Quant à ce qui est de l’interprétation