Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/398

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de la parole de Dieu, il est évident qu’elle appartenait au souverain sacrificateur, de ce qu’après que le tabernacle et l’arche de l’alliance furent consacrés, Dieu ne paria plus en la montagne de Sinaï, mais du tabernacle de l’alliance, et du propitiatoire qui était entre les chérubins, en un lieu où il n’y avait que le grand sacrificateur qui eût l’accès libre. Si donc l’on a égard au droit du règne, la puissance civile et celle d’interpréter la volonté de Dieu étaient rassemblées en la personne du souverain pontife. Mais si l’on considère le fait, elles étaient aussi communiquées aux prophètes qui jugeaient le peuple d’Israël. Car ils avaient en tant que juges, la puissance temporelle, et en tant que prophètes, ils étaient interprètes de la parole de Dieu. Et ainsi, ces deux puis­sances, de quelque façon qu’on les prenne, sont demeurées jusqu’ici inséparables.


XVI. Il n’y a point de doute que, lorsque la domination royale fut établie en la Palestine sur le peuple d’Israël, l’autorité politique fut entre les mains des rois. Car le règne de Dieu par le ministère du souverain sacrificateur ayant pris fin, les juifs, l’ayant demandé ainsi, et l’Éternel le leur ayant accordé (ce que S. Jérôme aussi remarque en parlant des livres de Samuel

Samuel, dit-il, montre qu’après qu’Heli fut mort, et que Saül eut été tué, l’ancienne loi fut abolie ; et ce que témoigne le nouveau serment que Sadoc