Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/415

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car ils me connaîtront tous, depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand, dit l’Éternel. Ce qui ne peut être entendu du règne temporel. De sorte que le règne de Dieu, pour l’établissement duquel Christ est venu en ce monde, duquel les prophètes ont prophétisé, duquel nous disons dans nos prières, ton règne advienne (si tant est qu’il doive avoir, ainsi qu’il est prédit, ses fidèles sujets en un lieu séparé de ses ennemis, ses jugements réglés, et sa majesté visible, comme nous n’en doutons point) ne commencera qu’en ce bienheureux moment, auquel Dieu séparera ses brebis des boucs ; auquel les apôtres jugeront les douze tribus d’Israël ; auquel Christ apparaîtra en gloire et auquel enfin tous connaîtront Dieu, tellement qu’il ne sera plus besoin d’être enseigné, c’est-à-dire au deuxième avènement de Christ, ou au jour du dernier jugement. Mais si le royaume de Dieu était déjà rétabli, on ne pourrait rendre aucune raison pourquoi c’est que Christ ayant déjà accompli l’œuvre pour laquelle il était descendu du ciel en terre y reviendrait derechef, ni pourquoi c’est que nous prierions en cette manière, ton règne advienne.


VI. Cependant, bien que le règne de Dieu que Christ devait établir par la nouvelle alliance fût céleste, il ne faut pas estimer pourtant que ceux qui entrent dans ce traité par la foi au Seigneur jésus, ne doivent point