Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/424

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plus ancien que Moïse ; car c’est une loi naturelle, qui est d’origine aussi ancienne que la nature raisonnable. Et toutes deux ensemble enferment un abrégé de tout ce qu’il y a de lois. En effet, toutes celles qui regardent le culte naturel de Dieu sont comprises en ces paroles : Tu aimeras Dieu ; et toutes celles qui touchent particulièrement le service divin, dû par l’ancienne alliance, sont désignées en ce qu’il est dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, c’est-à-dire, Dieu en tant que roi, nommément d’Abraham et de sa semence. Et toutes les lois naturelles et politiques sont rassemblées dans ce seul précepte : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Car celui qui aime Dieu et son prochain a l’âme toute portée aux lois divines et humaines. Or, Dieu n’exige de nous que cette intérieure disposition à l’obéissance. Nous avons un autre endroit où Jésus-Christ fait une assez longue interprétation des lois, c’est à savoir, dans les chapitres cinquième, sixième et septième de saint Matthieu : et toutes ces lois-là sont contenues, ou dans le Décalogue, ou dans la loi morale, ou dans la foi d’Abraham ; par exemple, dans cette dernière est comprise la défense de faire divorce avec sa femme légitime ; vu que cette sentence prononcée en faveur de deux personnes unies par le lien du mariage, ils seront deux en une chair, n’a pas été alléguée par Christ, ni par Moïse, les premiers, mais révélée par Abraham,