Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/502

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

portés naturelle­ment à se dire des injures, et à fulminer par des anathèmes les uns contre les autres, lorsqu’ils ne sont pas bien d’accord en des questions où il s’agit de la puissance, du gain, ou de l’excellence de l’esprit. De sorte que ce n’est pas de merveille, si les uns ou les autres, après qu’ils se sont échauffés dans la dispute, disent de presque tous les dogmes, qu’ils sont nécessaires pour entrer au royaume de Dieu ; et si non seulement ils accusent d’opiniâtreté (dont certes on est coupable lorsque la décision de l’église y est intervenue) ceux qui ne les veulent point avouer : mais encore s’ils les condamnent et les détectent comme atteints et convaincus du crime d’infidélité. Ce qui pourtant est faux, et en quoi j’ai fait voir que leur procédé était injuste, par le témoignage évident de plusieurs passages de l’Écriture sainte ; auxquels j’ajoute celui de l’apôtre saint Paul au quatorzième chapitre de son Épître aux Romains, après lequel il est temps que je finisse, et que je me repose un peu de la peine que j’ai prise à traiter assez curieuse­ment des matières fort difficiles : Que celui qui mange sans scrupule, ne fasse pas si peu de compte du salut de celui qui s’abstient de certaines choses, que de le scanda­liser par sa liberté. Que celui aussi qui fait distinction des viandes, ne con­damne point celui qui mange indifféremment de toutes. Sachons que Dieu a communiqué ses grâces et