Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/59

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XIII. Définition de la guerre et de la paix. XIV. Que la guerre est con­traire à la conservation des hommes. XV. Que par le droit de nature il est permis à chacun de contraindre un autre qui sera en sa puissance, afin de s’assurer de son obéissance pour l’avenir. XVI. Que la nature enseigne qu’il faut chercher la paix.


I. Les facultés de la nature humaine peuvent être réduites sous quatre genres, la force du corps, l’expérience, la raison et les affections. Je commencerai par elles la doctrine que j’ai envie de traiter en ce livre ; et tout premièrement je dirai de quel esprit les hommes qui sont doués de ces puissances-là sont portés, les uns envers les autres. Je rechercherai ensuite, s’il est vrai que les hommes soient nés propres à la société, et à se conserver contre des ouvrages et des violences réciproques. S’ils le sont, je tâcherai de découvrir quelle faculté les en rend capables. Enfin, passant plus outre, aussi loin que mon raisonnement pourra aller, je montrerai quel conseil il a fallu nécessairement prendre là-dessus, quelles sont les conditions de la société, ou de la paix humaine ; c’est-à-dire, en changeant de nom, quelles sont les lois fondamen­tales de la nature.


II. La plupart de ceux qui ont écrit touchant les républiques, supposent ou deman­dent, comme une chose qui ne leur doit pas être refusée, que l’homme est