Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/89

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partie, on ne doit pas estimer qu’il y ait juste sujet de craindre. Et puisque les autres causes n’ont pas empêché de contracter, elles ne doivent non plus empêcher que le contrat ne s’observe. »


XII. Or de ce qu’en toute donation, et en tous pactes, l’acceptation du droit transféré est requise, il s’ensuit qu’on ne peut point contracter avec celui qui ne peut pas nous faire paraître qu’il use d’acceptation. Et par conséquent on ne peut pas contracter avec les bêtes, ni leur donner, ou leur ôter aucun droit, à cause du défaut de la parole et de l’intelligence. On ne peut point aussi contracter avec la majesté divine, ni s’obliger à elle par des vœux, si ce n’est en tant qu’il lui a plu dans les Saintes Écritures de se substituer quelques personnes, qui aient autorité d’examiner et d’accepter, comme en sa place, les vœux et les conditions qui lui sont proposés.


XIII. Ceux donc qui sont dans l’état de nature, où nulle loi civile ne les oblige, font des vœux en vain, s’ils ne savent, par une particulière et certaine révélation, que Dieu a la volonté de les accepter. En effet, si ce qu’ils vouent est contre la loi de nature, leur vœu ne les lie point ; car personne n’est tenu à ce qui est illicite ; s’il est porté par quelque loi naturelle, ce n’est plus le vœu, mais la nature qui le commande ; et si c’était avant le vœu une chose indifférente, la même liberté demeure ; à cause