Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/95

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obligé de porter témoignage contre son fils, ni le mari contre sa femme, ni le fils contre son père, ni quelque autre que ce soit contre celui de qui il tire les moyens de sa subsistance : car ce témoignage serait nul, et on présume qu’il est contre nature. Mais bien qu’on ne soit pas tenu par aucun pacte de s’accuser soi-même, on peut être pourtant contraint par la question de répondre devant le magistrat. Il est vrai que les réponses que l’on tire de quelqu’un par la force des tourments ne sont pas des preuves, mais fournissent des moyens de découvrir la vérité. Quoi que le criminel réponde, vrai, ou faux, ou soit qu’il se taise, il a droit de faire en cela tout ce que bon lui semble.


XX. Le serment est un discours qui s’ajoute à une promesse, et par lequel celui qui promet, proteste qu’il renonce à la miséricorde de Dieu s’il manque à sa parole. je recueille cette définition des propres termes où il semble que l’essence du serment soit enfermée ; ainsi « Dieu me soit en aide » ; et parmi les Romains « je te prie, Jupiter, de traiter celui de nous qui rompra sa promesse, de la même sorte que je traite cette truie, que je m’en vais égorger ». Et il n’importe, si le serment est quelquefois une affirmation, ou une promesse ; car celui qui confirme quelque chose par serment, promet de dire la vérité. Or si en quelques lieux ça été la coutume de faire jurer les sujets par leurs rois, cela est venu de