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llier Artaud l’a publié avec une traduction dans le ’] recueil de la Société des Bibliophiles français. Tous deux l’attribuent à Joinville, et, en effet, I un examen approfondi constate que cet écrit ne peut être que de lui : 1° Les enseignements rej ligieux que donne saint Louis à l’auteur de ce Credo sont en grande partie semblables à ceux que Joinville a consignés dans ses Mémoires. j 2° II est dit dans ce Credo que sa première réj dactionfutfaiteàSaint-Jean-d’Acre,en 1251 , après le départ des frères du roi et avant le voyage du roi pour Césarée. Joinville était alors avec I le roi, et dit dans ses Mémoires qu’il accompagna saint Louis à Césarée. 3° L’auteur du j Credo dit qu’il fut écrit par un chevalier fait prisonnier à la bataille de Mansourah. 4° Le récit de la scène si dramatique où les prisonniers chrétiens coururent un si grand péril se trouve conforme à ce qu’on lit dans les Mémoires, et contient même quelques détails plus particuliers. I 5° Enfin une miniature représente cette scène, et I I nous montre Joinville, reconnaissable au capuchon dont il est revêtu, tandis que tous les autres

prisonniers ont la tête nue. Or, il est dit dans ses 

! Mémoires que les Sarrasins, le voyant malade, lui l rendirent son capuchon ; et dans quelques ancien-

Ties représentations figurées, entre autres dans

la miniature en tête du plus ancien manuscrit (1) des Mémoires de Joinville, il y est représenté rej Têtu d’un capuchon. La récente découvertede cet j écrit de Joinville est du plus grand intérêt sous pluj sieurs rapports, et les miniatures dont ce manus- ( crit est orné nous fournissent une nouvelle preuve • de l’amour de Joinville pour les livres et pour les i beaux-arts.

La première édition des Mémoires de Joinville fut imprimée à Poitiers, en 1546, par Jean et i Enguilbert de Marnef, déformât petit in-4o ; elle

est dédiée par l’éditeur, Antoine Pierre deRieux,

à François I er ; le privilège est daté de 1545.

En 1609, le libraire Guillemot donna une autre

édition des Mémoires de Joinville , mais qui ne vaut guère mieux que celle de Poitiers , dont elle est la reproduction. Deux réimpressions en fuient faites à Genève en 1595 et 1596, in-12. Cinquante ans après la première édition parut l’édition de V Histoire de saint Louis par Joinville, en 1617, format in-4o. Le nouvel éditeur, Claude Menard, lieutenant en la prévôté d’Angers, dit qu’ayant trouvé à Laval un ramas de vieux papiers échappés des ravages que les protestants avoient faits dans quelques monastères de V Anjou , il compara ces pape-’ rasses ( c’est ainsi qu’il les nomme ) avec l’édition d’Antoine Pierre de Rieux, et s’aperçut bientôt par la différence du style, beaucoup plus ancien, dit-il, dans son manuscrit, combien l’éditeur son prédécesseur avait changé l’ancienne manière d’écrire de Joinville. Malheureusement, il (1) N° 2016 du snppl., Bibl. imp. de Paris. Il fut rapporté de Bruxelles par te maréchal de Saxe, et remonte au commencement du quatorzième siècle. N0UV. BI0GR. GÉNÉR. — T. XXVI.


paraît que ces paperasses n’étaient que des copies plus ou moins imparfaites , et déjà revues et rajeunies, à en juger du moins par le style. En 1668, Du Cange donna une troisième édition de Joinville, et, au moyen de pièces historiques qu’il compulsa à la chambre des comptes, il put éclaircir, dans ses dissertations, bien des points relatifs à saint Louis et à l’histoire de Joinville; mais malgré toutes ses recherches, dans lesquelles il fut secondé par Dupuy, garde de la Bibliothèque du Roi , il ne put découvrir aucun manuscrit des Mémoires. II dut donc se borner à composer son texte de la réunion des deux éditions précédentes, en le rapprochant le plus possible de celui que l’on pouvait supposer conforme à la rédaction originale de Joinville. D’après l’ordre de Louis XV, le soin de publier une nouvelle édition de Joinville fut confié à Melot par le bibliothécaire du roi Bignon. La mort de ce savant, arrivée en 1759, interrompit son travail , qui fut remis à l’abbé Sallier, érudit et littérateur non moins habile ; mais, après deux ans de travaux , la mort vint encore arrêter la continuation de l’ouvrage, qui fut enfin achevé par Capperonnier. Dans cette édition, qui parut en 1761, le précieux manuscrit de notre bibliothèque (n° 2016) rapporté de Bruxelles par le maréchal de Saxe a été religieusement respecté. C’est ce texte qui a été suivi depuis dans les réimpressions faites, soit séparément, soit dans les différents recueils de Mémoires relatifs à l’histoire de France publiés par Roucher, par Buchon, et par Michaud et Poujoulat. Une traduction anglaise par Th. Jones parut à Londres en 1807, 2 vol. grand in-4". Une traduction espagnole eut deux éditions, l’une à Tolède, in-fol., 1657; l’autre à Madrid, in-4o, en 1794. La traduction latine du père Stilting est insérée dans la collection des Bollandistes. En 1830, M. Francisque Michel avait commencé une édition critique de Joinville; elle resta inachevée. En 1840, les savants éditeurs du Recueil des Historiens des Gaules et de la France , tout en suivant avec la même exactitude que l’avait fait Jean Capperonnier le manuscrit n° 2016, y ont joint en note un plus grand nombre de variantes extraites du manuscrit n° 2016. Ils en ont même introduit quelques-unes dans leur texte, lorsqu’elles leur ont paru offrir la véritable leçon ; mais alors ils ont eu soin de consigner en note la leçon du manuscrit 2016 qu’ils avaient rejetée de leur texte. Ambr.-Firmin Didot. Fie de saint Louis, par le confesseur de la reine Marguerite. — Le cahier intttulé Joinville, qui se trouve au cabinet des titres de la Bibliothèque impériale. — Le père Anselme, Histoire généalogique de la Maison royale de France, 3 e éd., 1730; t. VI, p. 692. Elle commence à Estienne, père de Geoffroi I er . — Jean Hardouin, Quelques Observations sur l’Histoire de Joinville, dans le vol. de ses Opéra varia; 1733, in-fol., p. 634 et sq. — Bimard de La Bastie, Dissertations sur Joinville, suivies d’un appendice : 28 octobre 1738, insérées aux Mémoires de l’Académie des Inscriptions et. Belles-Lettres, t. XV, p. 692 et suiv. — Observations historiques et critiques sur