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Cl. Marot se chargea de rétablir le texte du Roman de la Rose, altéré par la négligence ou l’ignorance des premiers éditeurs ; il y fit une multitude de corrections plus ou moins heureuses, changea les expressions surannées, éclaircit des passages obscurs, et ajouta souvent des vers entiers. En un mot, il défigura le texte en voulant le corriger, et son style, enchâssé dans le langage des treizième et quatorzième siècles, produisit une fâcheuse disparate[1]. L’édition revue et corrigée par Marot fut imprimée pour la première fois en 1527. Aujourd’hui nous en possédons une bonne, collationnée et imprimée d’après les meilleurs manuscrits par Méon ( Paris, 1814, 4 vol. in-8o). Cette dernière édition reproduit fidèlement le texte original, accompagné parfois d’utiles variantes.

P. Chabaille.

Fauchet, Origine de la Poésie. — la Croix du Maine. — Pasquier. Recherches — Massieu, Histoire de la Poésie françoise. — Goujet, Biblioth. franc. — Les Épistres sur le Roman de la Rose, ms 7217 anc, 836 nouv. Blbl. Impér. — Mariène, Veter. Monum. Ampliss. Collectio etc.

MEUNIER (Jean-Antoine), littérateur français né le 30 juin 1707, à Châlons-sur-Saône, Il est mort, le 20 octobre 1780. Élevé gratuitemt au séminaire des Oratoriens, il obtint, par protection de Pévêque Madot, un canonicat et le prieuré de Saint-Martin-des-Champs. Il était l’ami de J.-J. Rousseau et entretenait une correspondance avec Voltaire, qui porta sur lui le jugement suivant : « Un épais curé de village a deviné le naturel, l’enjouement et la grâce de style des courtisans les plus polis du siècle de Louis XIV. » On a de Meunier : L’Apologétique de Tertullien ; Paris, 1822, in-12, traduction publiée par Dampmartin. Il a aussi laissé quelques ouvrages manuscrits.

P. L.

Quérard, La France Littéraire.

MEUNIER (Hugues — Alexandre — Joseph, baron), général français, né le 23 novembre à Montlouis (Roussillon), mort le 9 décembre 1831, à Poitiers. Pourvu à l’âge de dix ansd’une sous-lieutenance, il devint lieutenant en 1774, se trouva aux sièges de Mahon et de Gibraltar, et obtint à l’ancienneté la croix de Saint-Louis. Nommé lieutenant-colonel en 1792, Il servit avec Dumouriez et fut chargé d’assurer la retraite de l’armée depuis Grand-Pré jusqu’à Sainte-Menehould ; en voulant soutenir le choc de sept escadrons ennemis, il reçut un coup de biscaïen qui le priva de l’usage du bras gauche. À l’armée du nord il défendit avec un corps de mille hommes les lignes de Pont-à Marck et de Mons en Puelle. Envoyé en Vendée, il fut nommé général de brigade sur le champ de bataille Quiberon (16 juillet 1795) et désigné bientôt après pour commander en chef une expédition dirigée contre le Cap de Borme-Espérannce. On ne donna pas de suite à ce projet. Appelé à Paris, il y travailla à l’organisation de l’armée et fut nommé directeur du dépôt de la guerre ; ce fut sur sa proposition que Berthier forma le corps des ingénieurs géographes, d’où sortirent tant de bons officiers. Il prit peu de part aux événements militaires du régime impérial. Après avoir ramené la paix dans le Finistère et contraint les chefs royalistes à se rendre, il fut employé à l’intérieur comme inspecteur

général d’infanterie ; mis à la retraite en 1809, il commanda en 1810 la succursale des Invalides à Louvain et en 1812 l’École militaire de Saint-Cyr. La Restauration le promut au grade de lieutenant général (10 août 1814). Depuis 1815 il vécut obscurément à Poitiers. En 1808 il avait reçu le titre de baron de l’empire. On a de lui : Rapport fait au ministre de la guerre sur les exercices et manœuvres de l’infanterie ; Paris, 1799, in-8o ; — Dissertations sur l’ordonnance de l’infanterie ; Paris, 1805, in-8o, avec pl. ; — Évolutions par brigades ; Paris, 1814, in-8 u avec pl.

P. L.

Nouv. Biogr. des Contemporains. — Fastes de la Légion d’Honn., III.

*MEUNIER (Victor — Amédée), publiciste français, né à Paris, en 1820. Il se fit de bonne heure connaître par divers articles publiés dans L’Écho du monde savant et par plusieurs ouvrages scientifiques. On a de lui : Histoire philosophique des progrès de la zoologie générale ; Paris, 1839, in-8o ; — Essais scientifiques ; Paris, 1858, t. I-IV, in-18. Peu après il publia la Revue synthétique, 4 vol. in-8o, 1843 ; — Jésus-Christ devant le conseil de guerre, 1848 ; 2 e édit, 1849 ; — l’Apostolat scientifique ; Paris, 1859, in-18. Il a donné des articles scientifiques aux journaux La Phalange, La Démocratie pacifique, et rédigé jusqu’au 1er janvier 1855 le feuilleton scientifique de La Presse, époque à laquelle il fonda L’Ami des Sciences, il est maintenant rédacteur de la partie scientifique du Siècle.

Documents particuliers.

MEUR (Vincent), fondateur d’ordre français, né à Tonguedec (diocèse de Tréguier), en 1628, mort à Vieux Château-en-Brie, le 26 juin 1668. Il obtint, fort jeune, une place d’aumônier à la cour de Louis XIV. Il s’ennuya de l’oisiveté qui régnait dans ses fonctions, et décida quelques autres ecclésiastiques, ses amis et ses collègues, à fonder une institution où le catholicisme pourrait sans cesse trouver des prédicateurs, des apôtres. Telle fut l’origine des Missions étrangères. Douze membres s’assemblèrent d’abord dans une petite maison de la rue de la Harpe, sous la présidence de Meur. Le P. de Rhodes, officier supérieur des Jésuites, comprit tout l’avantage que son ordre aurait à s’adjoindre de semblables auxiliaires. Il les affilia à la Compagnie de Jésus dès 1652, et les engagea à aller prêcher la foi catholique dans le Tonquin. Meur voulut, avant de se mettre en mission, avoir l’approbation du pape. C’était alors Alexandre VII. Meur se présenta

  1. Est. Pasquier était mécontent, de ce qu’il l’avait habilité à la moderne, et le blâmait de cette bigarrure de langage vieux et nouveau (Lettre à Cujas, liv. II).